— ivre ; gabriela. (tnd)

la nuit blanche griffonnée sur ton faciès fané. les paupières qui papillonnent, r’fusent d’rester ouvertes plus qu’dix s’condes d’affilée. y a l’bordel d’la coloc qui t’maintient à d’mi éveillé, à d’mi conscient. les autres, ils ont r’pris leur habitude, leur routine. luck toujours vautré sur l’canapé, kam et oslo qui s’amusent à chasser l’ennuie.
et y a gabriela.
à peine extirpé des bras d’morphée et pourtant t’as d’yeux qu’pour elle sid. la brune qui détonne parmi tout ces visages familiers. la seule qu’t’apprécies - encore - admirer, découvrir.
et ta main qui cherche finalement la sienne, vos opales qui s’trouvent. maigre sourire qu’écorche tes lèvres imbibées d’éthanol.
putain c’que t’es belle.
pensées qui n’déborderont jamais l’ourlet d’tes pulpeuses. y a qu’ton r’gard brûlant qu’t’autorises à parler pour toi. à défaut d’avoir les couilles d’le hurler à haute voix.
et tu r’fermes ta poigne, les doigts qui r’sserrent ton emprise. p o s s e s s i f . et tu l’entraînes derrière toi.
lent’ment.
trop lent’ment.
les gestes calculés, précis. jusqu’à ta piaule. la vôtre. celle où elle s’est réveillé, esseulée. celle dont t’as oublié, l’espace d’une nuit, la chaleur des draps. de son corps. à ta mercie.
— hey. à peine articulé lorsqu’vos carcasses franchissent la porte. l’matelas qui s’enfonce sous ton poids, gabriela qui demeure debout, face à toi. les iris qu’observent vos mains liés un bref instant et l’menton qu’tu r’lèves pour tenter d’déchiffrer son expression.
— t’envies d’foutre quoi aujourd’hui ?
pas d’force sid.
t’as plus l’courage d’te l’ver du lit, d’traîner ta putain d’défroque, d’déambuler dans les rues. t’as qu’une chose en tête ; dormir.
dormir jusqu’à c’que l’ciel s’assombrissent. jusqu’à c’que les astres illuminent tes prunelles éteintes. jusqu’à c’que la lune t’partage ses secrets les plus sales.
mais y a une chose qu’tu désires plus qu’la complicité des nuitées arrosées.
c’est d’boire ses paroles.
jusqu’à l’ivresse.
ivre d’elle.
— n’importe quoi, l’premier truc qui t’vient en tête.
picoleur des cœurs.
la douceur d’ton étreinte qui contraste avec ton passé d’taulard. c h a r o g n a r d .